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Retour sur un échange au Québec dans le cadre de la semaine numériQC

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Tom revient d’un échange au Québec, la tête pleine de projet et le coeur à l’ouvrage. Retour sur ce qui l’a marqué et inspiré durant cet échange.

On a toujours le vertige quand on évoque un échange au Québec. Il est vrai qu’avec ses 1.6 millions de km2, la province la plus grande du Canada pourrait absorber l’Espagne, le Portugal, la France, l’Allemagne, la Suisse et… la Belgique ! Bon d’accord, la moitié de la superficie est recouverte de lacs et de forêts, ce qui ne l’empêche pas de compter quand même près de 8,5 millions d’habitants.

Chaque première semaine d’avril, la ville de Québec compte 2500 habitants de plus. Et pas n’importe lesquels. Pour la plupart, des chercheuses et des chercheurs, des jeunes et des moins jeunes, venus du monde entier dans le seul but de découvrir ce qui se fait de mieux en matière de numérique, le strass et les paillettes en moins par rapport aux grandes messes technologiques des Etats-Unis voisins.

Tom Massoz, 25 ans, faisait partie de ceux-là. En compagnie d’Aurore et d’Arthur, namurois comme lui. Tom a répondu à un appel d’offres du BIJ lui-même en connexion avec son homologue québécois, afin de financer son déplacement et son séjour. À l’heure du bilan (et du rapport), il ne regrette absolument pas :

La semaine NumériQC, comme on l’appelle là-bas, est vraiment à la pointe de la recherche dans le domaine. C’est évidemment un gros marché mais, au-delà, les 200 conférences essaient de donner du sens à la démarche numérique dans l’espoir avoué de ne pas faire n’importe quoi, n’importe comment.”

“Le français s’apprend ; l’anglais s’attrape”

Ce qui frappe, finalement, dans la démarche de ce “native numérique” comme Tom est l’absolue nécessité de croiser les technologies mais aussi les disciplines pour essayer de comprendre le monde dans lequel ils sont appelés à évoluer et qui est aussi le nôtre. Il n’est pas rare ainsi de voir la philosophie ou l’art au centre des préoccupations numériques, dépassant de loin le simple atout comptable généré par ces machines à leurs débuts.

Par exemple, à l’e-commerce pur et dur, a succédé le e-tourisme et une autre manière de consommer les voyages, poursuit Tom. On essaie de faire parler les vieilles pierres, de cultiver sans ennuyer. Pour moi, cet aspect techno-créatif fait vraiment partie de mon ADN. Je m’intéresse beaucoup au Metaverse, à savoir des univers alternatifs qui mélangent les genres. Les frontières sont de plus en plus poreuses. Il n’est pas rare de voir un jeu vidéo comme Fornite inclure des concerts de grands artistes américains. Il y a aussi les épic-games qui s’intéressent aux impacts environnementaux et qui intègrent la culture québécoise, très soucieuse aussi de défendre la pratique du français y compris dans le traitement du numérique. Enfin, Il est vrai que c’est un vrai bastion francophone, plus encore que Montréal, où l’on aime à dire que le français s’apprend et l’anglais, ca s’attrape...”

Ce qui l’a le plus frappé…

Au final, Tom se dit marqué par trois éléments typiquement québécois. “En premier lieu, je dirais la discrétion de la hiérarchie. Le vouvoiement n’existe pas, ce qui permet des échanges particulièrement fructueux. Ensuite, j’ai été frappé par cette volonté d’inclusion. Et pas seulement par ce qui représente une valeur commerciale. Je pense notamment au climat ou aux mouvements LGBT. On doit beaucoup travailler là-dessus. Enfin, j’évoquerais l’esprit partageur. À Montréal, j’ai vu le voisinage se réapproprier des quartiers entiers, hyper-connectés et verdurisés, riches en contacts sociaux, qu’ils appellent d’ailleurs les ‘ruelles vertes’ “. Tout un programme.